Voici la présentation d'un autre peuple, encore une fois, le texte est approuvé par l'administration, mais il n'a pas encore été corrigé. Lorsque le texte sera corrigé, il sera mis sur le site internet.
Bonne lecture
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Les Salagars
Résumé « Tribu conquérante en marche au nom d’Asgarath : véritable divinité, roi des Salagars et chef de guerre. Asgarath représente l’incarnation spirituelle des guerriers tombés au combat. On raconte que lorsque qu’un Salagar meurt durant une bataille, il rejoint les rangs des guerriers incarnant la force d’Asgarath. C’est un honneur de mourir pour le roi, puisque le guerrier tombé rejoint l’esprit du chef et renforce ainsi le clan tout entier. »
Légendes # 1
Extrait du récit royal d’Asgarath
L’eau s’était accumulée partout sur les collines, rendant les roches glissantes et les feuilles des arbres reluisantes. Une forte odeur d’humus envahissait les lieux, et l’air frais était saturé d’humidité, laissant un fin voile de brouillard serpenter entre les épineux.
Le calme sourd des vallons fut brisé par l’avancée d’une troupe d’homme armés. À leur tête, Asgarath observait les environs comme un animal cherche le danger. Pourtant, à sa stature, on aurait peine à imaginer qu’Asgarath put avoir peur de quoi que ce soit. Le premier né Salagar avait au moins une tête de plus que le plus grand de ses hommes et, coiffé du casque à cornes et à crinière du chef de guerre, il paraissait encore plus imposant.
Les fourrures jetées sur ses épaules le faisaient paraître d’une carrure surhumaine, et ses puissantes jambes bardées de fer rendaient son pas lourd. Il arborait la pesante armure de mailles que son père lui avait remise car qu’il avait survécu au tarse : l’initiation cruelle des Salagars. Mais ce qui rendait la scène plus effrayante encore était la trainée de sang qui suivait Asgarath et qui annonçait la dure épreuve à venir.
Le guerrier portait sur lui milles blessures issues de la préparation sacrée du premier né pour l’accession au trône salagar. Les plaies ouvertes représentent un défi lancé au roi par son fils et signifient, pour la tribu, l’ouverture du corps à l’outre-monde. Asgarath, fils du roi Shagar Tarnaq, allait droit au combat abattre son père et ainsi réclamer la couronne. Le tarse malakjar, rite royal, était commencé.
Avec son groupe, Asgarath gravit, arme à la main, les collines humides et froides du Rashland. L’écho de la forêt clairsemée arrivait à peine à ses oreilles qui bourdonnaient de douleur. Secouant la tête pour faire fuir la brume qui s’était levée devant ses yeux fatigués, Asgarath fit signe à ses hommes de s’immobiliser. Il regarda attentivement en direction du sommet de la colline, maintenant à quelques enjambées. Il perçut un bruit régulier, signe que quelque chose approchait.
Asgarath attendit donc, tendu. Surgit alors Shagar, au sommet de la colline, marchant d’un pas lent et pesant en direction de son fils. À sa vue, celui-ci se ramassa sur lui-même et arbora un rictus carnassier. Shagar était un vieillard, mais il avait la silhouette du grand ours des montagnes. Il en avait d’ailleurs quelque peu l’apparence : son regard froid, mais intelligent, reposait au fond d’un visage menaçant ; sa barbe et ses cheveux très longs lui faisaient office de fourrure et, pour griffes, il portait l’énorme hache salagar.
Shagar, voûté, avançait en direction son fils en claudiquant. On aurait dit qu’il ne le reconnaissait pas : nulle pitié ne se voyait dans son regard, seulement la détermination du survivant. Asgarath, quant à lui, faisait presque le double de la hauteur de son vieux père mais, pourtant, il recula un peu. Le combat inévitable s’annonçait et Asgarath devrait affronter beaucoup plus qu’un seul ennemi : l’homme qui était devant lui était accompagné des âmes de tous les guerriers tombés au combat depuis le début de son règne. Le roi Salagar est le gardien des esprits ; il s’en nourrit et sa force en est ainsi accrue. Si Asgarath souhaitait triompher de son père, il devrait livrer combat au clan tout entier qui est incarné en lui. Sa peur n’avait donc rien de la lâcheté…
Il réussit toutefois à contenir son effroi et porta le premier coup. Shagar, qui jusqu’à maintenant avançait d’un pas constant, accusa le coup et profita de la violence du geste pour viser de sa lourde hache le flanc ouvert de son fils. Le choc fut brutal. Un terrible écho se répandit alors dans le vallon et les hommes, restés à l’écart, reculèrent d’un seul geste.
Comme deux immenses piliers s’écroulant l’un sur l’autre, les deux hommes restèrent un moment prostrés, leurs armes ayant toutes les deux porté un coup violent à leur adversaire. Asgarath recula le premier, se retirant de la prise de son père. Le coup qu’il avait reçu lui laissa le bras gauche engourdi. Il sentit une extrême faiblesse monter en lui. Le roi avait bien calculé son coup. Il avait absorbé, sur ses épaules armurées, le plus gros de l’estoc. Encaissant une violente douleur et oubliant une fracture à l’épaule, il se sentait prêt à reprendre l’échange.
Il bougea lentement, pivota et souleva sa hache puissamment. Asgarath évita la lame de justesse et recula d’un pas supplémentaire. Il peinait à reprendre son long cimeterre qui traînait par terre, son bras gauche ayant perdu toute sa force. Par contre, la lame était moins lourde que la hache de son père. Il se remit d’aplomb et, de la main droite, lança le tranchant de son arme vers le roi.
Il atteignit son père dans le creux du cou, y fixant sa lame profondément. Sans sourciller, Shagar resta debout et fixa son fils d’un œil vitreux. Asgarath, le souffle coupé, prêt à retirer sa lame pour frapper à nouveau, se figea aussi. Son père venait de mourir.
Comme s’il venait d’ouvrir les yeux, il aperçut, à même la colline, plusieurs centaines de guerriers salagars immobiles assemblés autour de lui. Malgré le silence, Asgarath compris que les hommes l’observaient. Cela signifiait que désormais, où qu’il aille, les ancêtres Salagars le suivraient, lui, le nouveau roi. Il vit aussi que son père, toujours au bout de sa lame, lui ressemblait étrangement et que si ce n’était de l’âge, il avait devant lui la copie conforme de lui-même.
D’un geste, il retira la lame et son père s’effondra. La vision s'évanouit, et Asgarath tourna son regard vers la troupe qui l’accompagnait. Toujours sans prononcer une seule parole, les hommes mirent un genou par terre en déposant, à leurs pieds, armes et boucliers. Asgarath était devenu le nouveau souverain des Salagars. En embrassant du regard les hommes devant lui, il aperçut l’ombre des guerriers morts qui l’accompagneraient pour le restant de ses jours. Ces ancêtres lui donneraient force et courage, jusqu’au moment où, rendu vieux, son fils réclamerait sa vie. »
par Julien Lachapelle
Édit: Corrigé par Josyane, 26 septembre 2007